The Players


Danny Fonfeder

Danny Fonfeder est un entrepreneur. Son amour de la musique date du jour où il a entendu pour la première fois Walk This Way d’Aerosmith à l’âge de 11 ans. Il est immédiatement devenu « accro ».

Il traînait toujours avec lui un poste radio pour écouter la station rock locale. Il s’ouvre alors au monde de la musique de Pink Floyd, des Rolling Stones, de Queen, de Jethro Tull et des Beatles. Il mémorisait les paroles, les changements d’accords ainsi que les « riffs » et les « licks » spéciaux. À son 13e anniversaire, ses trois cousins se cotisent pour lui acheter sa première guitare. Fidèle à sa passion, il apprend la guitare en autodidacte et commence à écrire des chansons.

Il a senti que la guitare avait la faculté d’exprimer tous les états d’âme, joyeux ou pensifs, sombres, enjoués ou humoristiques. Ayant appris à jouer d’instinct, il a fait de la guitare le cœur de sa vie, la compagne inséparable des bons et des mauvais jours.

Des années plus tard, en voyage d’affaires en Asie pour son entreprise, Buffalo East Cantra, il se rend à Bali, en Indonésie, pour profiter du style de vie relax de l’Île et visiter ses ateliers d’art et d’artisanat réputés.

Mais Danny avait oublié sa guitare à Hong Kong. Conduit par un chauffeur de taxi vers le plus gros magasin de musique de l’Île, il y trouve quatre guitares bon marché, toutes de facture étrangère et de troisième classe. N’ayant pas le choix, il achète la meilleure des quatre. Sur le chemin du retour vers l’hôtel, il aperçoit des centaines de boutiques spécialisées en meubles d’ébénisterie, plats et bols en bois, sculptures sur bois et autres articles d’artisanat en bois portant les dessins hérités de la longue tradition balinaise. Sous le coup d’une inspiration, Danny demande au chauffeur de le conduire au meilleur atelier de sculpture sur bois de l’endroit. Il y fait la connaissance du propriétaire, le maître sculpteur Wayan Tuges. Ensemble, Danny et Wayan démontent la nouvelle guitare pour en examiner la structure, le bois, la jonction du manche au corps de l’instrument. Les deux hommes sont pris d’enthousiasme devant les possibilités. Danny convient de financer la construction de six guitares par Wayan, à partir de l’instrument qu’ils viennent de disséquer.

Quelques mois plus tard, quand Danny revient à Bali, Wayan a terminé la construction de deux guitares. Les instruments sculptés sont les plus beaux qu’il ait jamais vus, mais leur son est caverneux. Il se met alors en quête d’un luthier de classe mondiale.

Dans le Vermont rural, Danny trouve George Morris, qui enseignait la lutherie de guitare depuis plus de vingt-cinq ans. George et sa femme avaient déjà étudié à Bali l’art du Batik. Aussi le luthier a-t-il immédiatement perçu le potentiel d’une association entre le génie des Balinais en sculpture sur bois et la lutherie d’un instrument musical raffiné.

Peu après, Danny a créé une société, Blueberry Guitars (désignation inspirée de sa troisième fille, Talia Blueberry, surnommée « Bluey ») en s’associant avec Wayan Tuges et George Morris. Aujourd’hui, les trois offrent leur gamme unique de guitares au monde entier.
« Toute ma vie, le monde de la musique, celui de la guitare en particulier, a été pour moi une source de joie et de force. En dirigeant Blueberry Guitars, j’ai le sentiment de remettre aux autres une partie de ce bonheur. En collaboration avec mes associés George et Wayan, nous avons réussi l’union rare de la beauté esthétique et d’une sonorité exquise. »


Wayan Tuges

Wayan Tuges est un maître sculpteur sur bois. Il a grandi dans le village de Guwang, connu pour la maîtrise et la profonde spiritualité de ses sculpteurs sur bois. À l’âge de cinq ans, il commençait à faire de la sculpture, apprenant le métier de son père, l’un des grands sculpteurs sur bois balinais. Dès sa deuxième année scolaire, le jeune Wayan avait maîtrisé la figure traditionnelle complexe du dieu Vishnu chevauchant l’aigle Garuda et vendait ses œuvres au marché d’art local. Il n’a jamais remis en cause sa vocation et a finalement ouvert son propre studio.

Au début des années 1980, un touriste européen visita le studio de Wayan et invita le jeune sculpteur à présenter la sculpture sur bois de style balinais à sa galerie d’art en Belgique. Toujours prêt à se lancer dans une nouvelle aventure, Wayan accepta. Quelques années plus tard, il se rendait de nouveau à l’étranger pour représenter l’Indonésie à un symposium international de sculpture sur bois à Kemijarvi, en Finlande. Un scrutin le désigna comme « le meilleur des exposants ». Cette visibilité à l’étranger a contribué à asseoir sa réputation internationale et ses œuvres se vendent maintenant à travers toute l’Europe et l’Asie. Ses œuvres maîtresses se trouvent dans des temples, à Tokusima au Japon et à Jakarta.

Le jour où Danny Fonfeder entra dans son studio pour lui proposer de construire un atelier de lutherie de guitare, Wayan a vu dans ce projet la possibilité de concrétiser à la fois son engagement envers la sauvegarde des traditions balinaises et son désir de contribuer au développement et à la croissance de son pays. Il n’avait jamais fabriqué d’instrument de musique, mais il était convaincu qu’en s’y consacrant, il finirait par réussir.
« Je n’ai jamais douté que nous pouvions sculpter un instrument d’une grande beauté, mais je reste toujours étonné et émerveillé par la sonorité magnifique de la guitare Blueberry. Danny a pressenti le potentiel, et en travaillant avec George Morris nous en avons fait une réalisation. Voilà un produit international imprégné de l’esprit balinais. »


George Morris

George Morris est un maître luthier. Il a commencé à jouer de la guitare quand il était étudiant, à l’époque où le folk et le blues occupaient la scène musicale dans les universités et collèges américains. Dans ses années d’études et sans idée d’en faire un métier, il fabriquait aussi des meubles pour ses amis et ses professeurs, acquérant la maîtrise d’un métier qu’il avait appris adolescent dans l’atelier de son père. Au terme d’un diplôme de littérature anglaise, il a commencé à prendre des leçons de guitare classique. Incapable de s’offrir la guitare de qualité dont il rêvait et misant sur ses talents d’ébéniste, il décida de trouver le maître luthier qui l’initierait à la construction des guitares. En 1975, il s’inscrit à l’école de Charles Fox au Vermont, l’une des deux seules écoles de facture de guitares des États-Unis à l’époque. Un an plus tard, il y devint instructeur et en compagnie de son mentor Charles Fox, il a formé depuis des centaines d’étudiants en lutherie de guitare.

George a ensuite ouvert sa propre école en 1983, Vermont Instruments, à Post Mills, petite communauté rurale à proximité du Dartmouth College. L’École a attiré des étudiants d’Europe et d’Australie en plus de ceux des Amériques.

Construire et outiller un atelier de lutherie de guitare à Bali, doté du contrôle d’humidité nécessaire à la facture d’instruments à cordes sensibles, ont été le premier d’une longue suite de défis qu’ont relevés George Morris et Wayan Tuges. La pauvreté des ressources techniques à Bali, notamment un réseau électrique limité associé à un climat chaud et humide, en aurait découragé plusieurs moins déterminés qu’eux.

« Les guitares Blueberry sont uniques, la véritable fusion de l’Orient et de l’Occident, de l’art, de la science et du commerce. J’ai maintenant acquis la certitude absolue que lorsque des personnes de cultures différentes conjuguent leurs talents pour atteindre un objectif commun, les résultats sont spectaculaires et exemplaires. »